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Au Maroc, le prêt islamique est-il vraiment halal ?

Au Maroc, le prêt islamique est-il vraiment halal ?

Le prêt islamique au Maroc est-il vraiment conforme à la charia ?

La question au Maroc se pose si le prêt islamique est vraiment appliqué de manière halal ? Pour de nombreux clients, la marge appliquée par les banques participatives ressemble à un intérêt déguisé. Par exemple, dans une Murabaha immobilière, la banque achète un bien et le revend à un prix plus élevé, payable en plusieurs échéances..

Au Maroc, si le prêt islamique est conforme à la Charia Islamique en raison d’un éventuel remplacement d’étiquette ( commission au lieu de Riba) , s’ajoute un défi majeur pour les « banques islamiques » marocaine, c’est celui de leur ramification étroite avec les activités bancaires conventionnelles (Haram), étant donnés que la majorités des institutions financières dans le royaume pratiquent les deux.

Aussi, le prêt islamique au Maroc ne pourrait être Halal si le refinancement et la trésorerie des banques marocaines dites islamiques ne sont pas clairement séparés pour éviter une « contamination » quelconque, par exemple dans le cas où un financement ‘halal’ proviendrait d’un placement d’argent d’un restaurant, client de la banque’ qui servirait de l’alcool.

La question de la « pureté » (halal ou compromis ?) des banques marocaines proposant des prêts islamiques

🟢 1. Le cadre légal de la finance islamique au Maroc

Depuis 2017, le Maroc a officiellement introduit la finance participative (finance islamique) via une loi bancaire et sous la supervision de :

  • Bank Al-Maghrib (banque centrale, qui délivre les agréments).
  • Le Conseil Supérieur des Oulémas (qui valide chaque produit comme étant conforme à la charia).

➡️ Concrètement, toutes les formules (Murabaha, Ijara, Musharaka, Mudaraba, Sukuk…) doivent recevoir un avis conforme du Conseil des Oulémas pour être commercialisées.


🟢 2. La question de la « pureté » (halal ou compromis ?)

  • Les produits participatifs (prêts immobiliers, auto, comptes participatifs) sont structurés sur des bases halal : pas d’intérêts (riba), mais une marge de revente (Murabaha) ou un loyer (Ijara).
  • Le problème soulevé : ces banques participatives sont souvent des filiales de grandes banques marocaines conventionnelles (Attijariwafa Bank → Bank Assafa, BCP → Bank Al Yousr, CIH → Umnia Bank, BMCE → BTI Bank, Crédit Agricole → Al Akhdar Bank).
    • Donc elles partagent parfois infrastructures, systèmes informatiques, voire bilans consolidés avec leurs maisons mères.
    • Ce qui amène certains à dire que l’argent peut être mélangé avec de la finance « haram ».

🟢 3. Position des Oulémas et des institutions

  • Le Conseil Supérieur des Oulémas valide la conformité des produits au cas par cas. Pour lui, tant que la transaction elle-même (le contrat entre la banque participative et le client) est halal (sans riba, sans gharar, sans spéculation), le service est licite.
  • Les ramifications avec la maison mère conventionnelle ne rendent pas forcément le produit haram, car en jurisprudence islamique, on juge le contrat en lui-même, pas forcément la structure actionnariale de l’entreprise (par analogie, on peut acheter du halal dans une grande surface qui vend aussi de l’alcool).

🟢 4. En résumé

  • Oui, la finance islamique au Maroc est considérée halal par les instances religieuses officielles, car chaque produit est validé par un comité de savants.
  • ❌ Mais certains musulmans estiment que le modèle reste imparfait ou « mitigé », à cause des liens étroits avec les banques conventionnelles et la dépendance technique ou financière.
  • 🎯 On peut dire qu’elle est « halal dans son contrat, perfectible dans sa structure ». Pour beaucoup de savants, cela reste une alternative valable à la finance classique, même si le modèle pourrait être purifié davantage (par ex. banques 100% indépendantes).