
Le prêt islamique sans intérêt est-il réel ?
Le prêt islamique sans intérêt est souvent décrit comme tel, mais cela ne signifie pas que l’emprunteur ne paie pas une commission éthique, car il y a une logique différente de celle du crédit classique, même si la finance islamique interdit le Riba (intérêt) et elle propose à la place une marge de profit.
Le prêt hahal sans intérêt (ou sans Riba) n’est pas gratuit étant donné qu’il remplace le mécanisme de l’intérêt (Riba) par une forme de profit contractuel.
Ce crédit dans Riba peut être illustré par cet exemple: ainsi concrètement, la banque n’octroie pas un prêt d’argent contre intérêts mais elle achète un bien ou finance un projet, puis le revend ou le loue au client avec une marge bénéficiaire connue d’avance (par exemple via une Mourabaha ou une Ijara).
Dans le cadre du prêt islamique sans intéret, qu’elle est la différence entre payer des intérêts (Riba) et une marge « halal » ?
C’est au cœur de la différence entre un prêt classique (avec intérêt / riba) et un financement islamique (avec marge halal).
Voici la distinction :
🔴 Le prêt classique (intérêt = riba)
- Fonctionnement : la banque prête une somme d’argent et réclame un remboursement plus élevé que la somme initiale (capital + intérêts).
- Nature de la rémunération : le gain de la banque est basé uniquement sur la valeur temps de l’argent (faire « fructifier » de l’argent contre de l’argent).
- Problème en islam : le riba (intérêt/usure) est strictement interdit dans le Coran et la Sunna, car considéré comme injuste (gain sans effort, spéculation sur le besoin de l’autre).
🟢 Le financement islamique sans Riba (marge halal)
- Fonctionnement : la banque ou l’institution achète un bien (ex. maison, voiture) au nom de l’emprunteur, puis revend ce bien à l’emprunteur avec une marge prédéfinie.
- Exemple (Murabaha) : la banque achète une maison à 200 000 €, la revend à l’emprunteur à 230 000 € payable en 20 ans.
- Nature de la rémunération : la marge est considérée comme un bénéfice commercial (la banque vend un bien avec profit), pas comme un loyer sur l’argent.
- Cadre islamique : cette marge est licite car elle découle d’une transaction réelle et tangible (achat/revente, partage du risque), et non d’un prêt d’argent contre intérêt.